Conseil généraux



Les boulots listés ci-dessous ont duré un mois ou plus.

Il n'y a rien de glorieux à avoir fait tous ces boulots, au contraire, ça montre plutôt un refus de construire l'avenir en s'engageant dans du sérieux. Quand mes chefs furent de plus en plus souvent plus jeunes que moi, quand je me suis rendu compte que mes collègues faisaient de l'intérim *en plus* de leurs écoles, j'ai voulu reprendre mes études.



Général


- Partez au moins 10 minutes en avance. Ca ne sert à rien de dormir 10 minutes de plus pour stresser le matin.

- Si vous êtes en retard, allez quand même bosser. Mieux vaut tard que jamais, les employeurs préfèrent que vous soyez là. En général, vous ne vous ferez pas (trop) engueuler si vous arrivez en retard une fois.

- Les chaussures, les gants, les équipements de sécurité et tous les outils pour travailler (cutter, stylo, pelle, scotch...) doivent être fournis par l'entreprise. Si vous n'en avez pas, ce n'est pas votre responsabilité. Faites vous tout de même un petit stock au fur et à mesure car beaucoup d'entreprise ne vous donneront rien. Si c'est le cas, je vous conseille d'utiliser votre propre matériel en demandant quotidiennement à votre chef d'équipe quand est-ce qu'il vous fournira le matériel.

- Il existe des entreprises où on travaille dur, où il faut courir sans s'arrêter mis à part pour les pauses. Il existe aussi des entreprises où il est toléré de discuter, de prendre une pause rapide (en plus des vraies pauses) pour aller fumer une cigarette ou même boire un café. Même si le boulot est le même, l'expérience peut être très différente selon les boites. Ne refusez pas un travail sous prétexte que vous avez eu une mauvaise expérience pour le même travail dans une entreprise.

-Tous les boulots ne sont pas sur internet, surtout ceux de courte durée (une semaine, un mois...). Quand une boite cherche quelqu'un rapidement (pour le jour même parfois), elle passe un coup de fil à une agence interim qui va appeler ses intérimaires. Les entreprises/boites d'interim ne vont pas se fatiguer à créer une demande d'emploi à chaque fois.

Travail cool/stressant



Certaines personnes ne comprennent pas que le travail puisse être une souffrance.

Travail source d'épanouissement :
-horaire flexible, pas de stress ni de rush le matin.
-collègues bienveillants.
-chefs bienveillants.
-travail constructif, avec un sentiment d'évoluer vers quelque chose.
-évolution personnelle, ce qu'on apprend au boulot on peut le réutiliser par la suite.
-possibilité de poser des jours d'absence inopinément, ce qui permet : rendez-vous médicaux, urgences familiales.

Travail source de souffrance :
-horaire fixe, pression pour arriver à l'heure le matin, stress lors du trajet.
-compétition entre collègues.
-chefs qui essaient de nous arnaquer pour qu'on fasse des heures sup, pression.
-travail répétitif, avec le sentiment qu'il n'aura jamais de fin.
-aucun évolution personnelle à part les premiers jours/mois pour apprendre les spécificités du poste.
-la prise de jours de congés est difficile : il faut adapter le planning, négocier avec le patron, les collègues.

Interim



- Si vous bossez en interim, ne paniquez pas à propos de votre réputation. J'ai vu des gens être en permanence en retard, être bourré au travail, s'engueuler avec un patron être rappelés par l'agence d'interim. Venir tous les jours travailler c'est déjà fournir plus que beaucoup d'intérimaires.

- C'est l'agence d'interim qui doit fournir les chaussures de sécurité. Ils devraient en théorie fournir tous les équipements mais en pratique ils ne fournissent que les chaussures.

- En tant qu'intérimaire, vous ne savez pas ce qu'il y a à faire. Il est parfaitement normal de rester sans rien faire, en attendant qu'on vous donne un ordre. Si vous savez qu'il y a des petits trucs toujours à faire (ranger, balayer), faites-le. Restez disponible pour votre chef, qu'il sache où vous trouver. Evitez de vous planquer ou de vous promener.


Position



- Attention au dos ! Le dos est très important. Quand on porte quelque chose de lourd, garder le dos droit, plier les genoux. Utiliser les muscles des cuisses et surtout les abdos. Il existe des ceintures pour éviter d'avoir mal au dos mais il y a déjà une ceinture naturelle : les abdominaux.

Comptage



- Pour compter rapidement, travailler avec des formes. Par exemple, si vous avez 100 petits objets à compter, vous pouvez les compter de 5 en 5 en les regroupant comme les points d'un dé, ou même en 6. Tout dépend de ce que vous avez à compter (carte postale, stylos, tailles crayons...).

- Connaitre ses tables. C'est super utile pour savoir combien de produits il y a par palette, par exemple. (6 produits par couches multipliés par 7 couches, multipliés par 8 palettes...).

- S'il s'agit de mettre X produits sur une machine, compter à haute voix peut aider.

-Utiliser des initiales pour retenir un nombre. Par exemple, pour retenir 518, associez-y les lettres correspondants aux chiffres : E pour 5, A pour 1, H pour 8, vous avez EAH, vous faites un sigle rapidement (Energie Automatique Haute).

Palettes/Transpalettes.



- Il y a différents types de palettes, les carrés (asie) et les rectangulaires (europe). Il y a aussi des palettes assez légères et fragiles (palette perdues ou palettes 80x100).

-Les transpalettes électriques on sur le manche une sorte de roue à faire tourner pour les avancer ou les reculer. Plus vous faites tourner cette roue, plus il ira vite. Attention, si le manche est baissé à fond ou levé à fond, le transpalette se stoppera.

-Pour les transpalettes manuels : baisser la poignée puis pomper avec le manche pour lever le transpalette. Relever la poignée pour le faire descendre. Ca porte au moins jusqu'à une tonne.

-Les palettes se prennent du côté le plus court, du côté de la longueur, là où il n'y a pas de planche en bas.

-Il est possible de prendre une palette sur le côté de la largeur avec un transpalette manuel : veillez juste à mettre les roues en contact avec le sol et pas sur les planches ou vous casserez la palette. Ce n'est pas toujours possible avec un transpalette électrique.

-Les transpalettes manuels tournent quasiment à 90° degrés, c'est très pratique.

Quand j'ai le choix je préfère les transpalettes manuels : plus petits, plus maniables, pas de souci de batterie/panne, peuvent prendre les palettes sur le côté... Par contre il faut forcer et la majorité des gens préfèrent l'électrique et trouveront mon choix bizarre.

Préparateur de commande



Des produits arrivent chacun sur une palette, il faut les trier sur d'autres palettes à destination de magasins/clients.

Parfois, c'est indiqué sur le produit : par exemple, une palette de lait, une palette de cartons contenant des petits suisse, une palette de cartons contenant des fromages blancs. Sur chaque carton, il y a un numéro de client, il faut mettre ce produit sur la palette qui correspond au client.

Parfois, on a une liste : le client veut tel et tel produit, ils sont au picking (=à l'emplacement) XXXX et XXXX.

Inventaire



Un boulot plutôt sympa, souvent de nuit, souvent une seule journée. En général on a un scanneur de code barre : on scanne le code barre du produit, on le compte, on rentre le nombre de produit comptés sur la machine et on passe au produit suivant.

Dans certains magasin il faut mettre un autocollant sur les produits, marqué combien on en a compté et mettre ses initiales. Les chefs vérifient des produits au hasard et si quelqu'un fait trop d'erreurs... au revoir.

Tri de colis



Une société prestataire pour La Poste. On travaille par équipe d'une dizaine. Les colis sont déchargés sur un tapis, scannées par une personne, puis envoyés dans tel ou tel bac qui correspond à une région. Les bacs font près d'1m70 de haut, parfois ils peuvent s'ouvrir, parfois non. Donc, si on reçoit un ordinateur et que le bac est vide... on va devoir lâcher l'ordinateur à l'intérieur, pas le choix. Des bouteilles de vin étaient régulièrement cassées.

Dans une ferme



Chez un fermier qui s’est battu pour avoir la certification bio et il fournit maintenant une AMAP (association pour le maintien d’une agriculture paysanne, les clients s’engagent à acheter tant de produits sur l’année, mais aussi à venir travailler un peu sur la ferme).
En soit le boulot est pas si dur. Levé le matin vers 7h, il faut aller nourrir les cochons, qui sont quand même assez impressionnants. Faut s’imaginer un espèce de petit tank sur pattes qui arrive à la hanche. Avec des dents.
A part ça, c’est essentiellement de l’arrachage de mauvaise herbe. On a aussi planté des haricots, mis de l’engrais, cueilli des oignons et des patates, ramassé des fruits, et ramassé des tonnes et des tonnes de cailloux. Bref, rien de sorcier.
Les journées étaient longues (plus de 10h), avec tout de même beaucoup de pauses. La ferme non-séparé de la maison donne l'impression d'être toujours au travail.

Vraiment rien de spécial. Faut juste faire attention aux légumes.
Les pieds défoncés à force de marcher sur les cailloux/la terre. Ajoutez le dos si vous n’avez jamais bossé en agriculture et les doigts si vous êtes pas doués avec les outils.

Supermarché (mise en rayon)



Le boulot commence tôt, souvent vers 4 heures. Chaque personne à un rayon (bonbons, biscuits, confitures, conserves, huile etc…) et doit le remplir avant l’ouverture du magasin.

En tant qu’intérimaire, je remplaçais une personne absente. Au début, je travaillais avec quelqu’un, je me mettais par exemple avec responsable du rayon plats cuisinés, il amenait les palettes, déchargeait les colis en face de là où les produits allaient, et je devais donc ouvrir les cartons et mettre les produits à la bonne place.

Pas grand chose de difficile, si ce n’est qu’il vaut mieux éviter de laisser les cartons à moitié pleins. Certaines personnes sont OK pour qu’on regroupe deux cartons à moitié plein dans un seul, d’autres d’accord pour le pas entamer de carton qui ne va pas rentrer en entier, et d’autres veulent que tout rentre.

Alors on ouvre le colis, on voit que ce sont des gateaux au chocolat marque bidule, on trouve l’emplacement, et on bourrine, on force, on planque l’excédent derrière les autres gateaux et quand on a enfin réussi à rentrer le coli, on s’aperçoit que le prochain coli ce sont exactement les mêmes gâteaux. Et donc on force à nouveau, on fait notre petite chirurgie dans les entrailles du rayon et miracle ! Les deux colis sont rentrés, plus que cinquante autres.

Dans un magasin, le plus difficile c’était le rythme. De 6h à 9h on a certes 5h pour mettre en rayon puis rendre les rayons jolis (faire le "facing" tirer les produits du fond vers l’avant), mais c’est incroyablement court et ça passe incroyablement vite.
C’est aussi vraiment fun.

Mais ce n’est pas valable pour tous les magasins. Dans d'autreson fait ça quand les clients sont là, certains vont même jusqu'à bloquer les rayons avec des caddies le temps réapprovisionner.

A l’ouverture, on va en pause, puis les titulaires vont faire je-sais-pas-quoi (gérer les réaprovisionnement des stocks je crois) pendant que les intérimaires vont vider les poubelles de cartons dans la terrifiante broyeuse à carton (qui se met en grève en pleurant si on lui donne trop de cartons à manger), ou bien finir de remplir un rayon.

Outre les horaires le matin, ce qui me dérange le plus dans ce boulot c’est qu’on soit obligé de travailler le samedi (tout en faisant 35h). Ya aussi le fait que c’est payé une misère. En étant interimaire je gagnais d’avantage que le mec qui avait 15 ans de boite. Et je pouvais faire des heures sup, tandis que lui devait prendre des RTT -et se faire remplacer par un intérimaire...

Certains rayons sont plus chiants que d’autres, les plats préparés/les confitures sont fragiles mais si ya de la casse vous êtes pas non plus viré direct pour autant, donc relax.
Il faut être rapide. Essayez de tendre le bras vers le sol le plus vite possible et de le ramener le plus vite possible devant vous. Voilà, rapide comme ça tout le temps de travail, sinon on dégage. Pas mal de petites blessures avec cartons/conserves.
C’était un plaisir. Les gens qui font des petites blagues à la con, qui sourient tout le temps, qui chantent en gueulant sur la musique passant dans le magasin, vraiment des bons souvenir. Et quand un rigolo était un peu à plat, un autre prenait le relais.
Des petites guéguerres, par exemple, entre les gars du rayon liquide et ceux de l’épicerie, ou entre deux personnes qui visent la même promotion mais rien de méchant. Vraiment admiratif de ces gens qui arrivent à garder et transmettre leur bonne humeur. Ca m’a appris beaucoup de choses. J’aimerais bien arriver à faire ça.

Dans une librairie



Encore un magasin, mais cette fois-ci au contact des clients. Je me suis souvent demandé comment un employé me voyait, moi, le client, qui vient le déranger pour mes problèmes, si je bafouille, va-t-il le remarquer, si je lui demande un truc qu’il n’a pas, me rira-t-il au nez…
Bah finalement, on s’en fout. On aura oublié votre existence 10 min après votre départ.

La librairie en question était une librairie pour libraires, pas pour particulier, mais est organisée comme une “vraie” librairie pour que ça soit plus sympa pour les clients. Il devait y avoir grand maximum 30 clients par jour. L’essentiel du boulot consiste à déplacer les livres. A chaque déplacement, il faut noter la nouvelle adresse du livre (le "picking"). Pour mettre un nouveau livre en rayon, si le rayon est plein à craquer mais qu'il faut absolument qu'un livre soit au milieu du rayon, il faut décaler tous ceux qui suivent, onc parfois on doit déplacer une centaine de livres pour en rentrer un seul.

Donc on réceptionne des cartons de livres, on les scanne en les comptant, puis ils vont sur la table des nouveautés/dans les présentoirs des meilleures ventes, puis on les range en rayon.

Curieusement c’est pas très intellectuel comme boulot. Certes c’est à la limite du tertiaire mais c’est juste du commerce finalement. J’aurais pu vendre de la vaisselle à la place de livres, ça aurait rien changé. Je m’attendais à quelque chose d’autre. Un autre rapport avec les bouquins. Tout de même, on peut voir les couvertures, feuilleter, on a apprend des choses, ça ouvre un peu l'esprit.

Si on déplace un livre sans saisir son adresse (sans faire le picking), il disparaît dans le NEANT. Ca parait étrange mais c’est vrai. Au mieux ils sont retrouvés quelques mois plus tard lors d’un inventaire, mais c’est trop tard.
Faut pas non plus se tromper en comptant les livres reçus. Certaines commandes font plusieurs centaines de colis, donc faut pas s’embrouiller.

Les cartons doivent pas dépasser 20kg, c’est dans les conventions collectives, donc ça va. Et c’est lent.

Rien de spécial. On attend le client/la prochaine livraison/la prochaine décision de déplacer ceci ici et cela là.

Au chais



Conditionnement


Du travail à la chaine dans un château viticole. Au début de la chaine, un type charge des bouteilles, qui passent dans une laveuse, puis dans une machine qui met les capsules (c’est les trucs rouges au dessus des bouchons), puis éventuellement dans un laser qui va graver un numéro de série sur la bouteille, et enfin, au bout de la chaine, deux personnes mettent les bouteilles en carton.
Ce carton va passer sur un nouveau tapis roulant, où il sera scotché, où un numéro sera imprimé, et enfin, quelqu’un (moi) récupère le carton (le fameux de 18 kilos) et le pose sur une palette. En théorie, c’est réglé comme du papier à musique. En pratique, il y a souvent des problèmes.

La laveuse cassait les bouteilles, les capsules ne se collent pas au goulot, l’étiquette est décalée, la scotcheuse ne colle pas (généralement, elle oublie de scotcher le bas du carton, pour que celui-ci s’ouvre par en dessous quand on essaie de le prendre), et les numéros ne s’impriment pas.
Bien sur, il faut rattraper chaque problème à la main (gratter les étiquettes voir réouvrir des palettes de carton).
Globalement, c’est plutôt peinard. On est au frais. Ya pas à réfléchir, sauf quand il faut compter les bouteilles que l’on charge (on peut nous demander de mettre 518 bouteilles par exemple).

Ne pas casser de bouteilles et ne pas s’emmêler dans les nombres.

Poser des cartons d'une vingtaine de kilos sur une pile pouvant dépasser 2 mètres, à bout de bras. Mettre les bouteilles sur le tapis roulant est très répétitif et défonce un peu les mains et le dos.

Parfois, il faut faire des caisses de bouteilles en bois. On mets les bouteilles dans la caisse, puis on l'agrafe. Encore une fois, rien de sorcier, si c'est une agrafeuse manuelle rester bien droit.

Il existe des chaines de toute taille, de 3 personnes à 300 personnes.

Tri



Pendant les vendanges. Lorsqu'elles sont faites à la machine, celle-ci récolte souvent des impuretés (branches, feuilles, insectes...). Le raisin passe sur un tapis vibrant et il faut ramasser ces impuretés et les jeter à la poubelle. Comparé à ceux qui coupent le raisin, on est à l'abri des intempéries, on se fatigue moins... Par contre ya souvent beaucoup de bruit, on ne peut pas trop discuter.On ne peut pas non plus s'entraider car on est chacun à son poste.

Dans les vignes



Très agréable de travailler à l'extérieur, sauf quand il flotte évidemment. A ce moment là, bottes et gros k-way obligatoire.

Epamprage : arracher les petites pousses au pied des vignes. Ca fait vraiment mal au dos, au point de ne plus pouvoir le plier. Les gants pour les rosiers fonctionnent bien. C'est le seul boulot où je fus payé à la tâche : 30 euros les mille pieds. Il y avait aussi une histoire de chausserons et de contre-boutons, oublié à quoi ça correspondait.

Effeuillage : arracher des feuilles pour que le raisin ait de la lumière (côté soleil levant, sinon côté nord -rayons moins chauds) Pas très compliqué.

Désherbage : avec une binette ou une sorte de barre à mine, enlever les petites plantes qui poussent. Il y a des plantes qui ressemblent beaucoup à de la jeune vigne (mais en plus violet), on les appelle des "américains", c'est pas facile à enelver.

Relevage : passer les branches entre les fils, mettre les fils qui soutiennent la vigne en haut des piquets, entre deux clous. Mettre une agrafe pour resserrer ces fils.

Employé communal



Il y a toujours plein de petites choses à faire. En général c'est surtout du nettoyage, ça peut être aussi du dépannage, du bricolage. S'occuper du cimetière. Livrer des poubelles à de nouveaux habitants. Tailler les arbres. C'est difficile à résumer car le boulot, dans les villages en tout cas, est très varié. L'employé communal est un peu l'homme à tout faire, il faut s'adapter. Comme on est souvent à droite à gauche, on gère le temps comme on le veut, du coup ça peut être très tranquille.

On a l'impression d'être responsable du village, d'être une sorte d'autorité, sans nous ça ne marcherait plus.

Ménage


Du ménage dans des chambres. Un peu oublié comment c'était. De mémoire on fait tout à reculons, de la pièce la plus loin à la plus proche de la porte. On entre, on commence par enlever les draps et faire le lit. Avec un chiffon et du produit, nettoyage des surfaces où se déposent la poussières, vitres, puis aspirateur. Nettoyage des couverts et de la vaisselle dans les placards. Dans la salle de bain, nettoyage du miroir et de la bonde de douche grasse pleine de cheveux.

Le plus pénible c'était que toutes les chambres se ressemblaient. On a l'impression de faire la même chambre à l'infini. Pénible aussi de devoir porter toutes les affaires de nettoyage : produit, aspirateur, seau, chiffon, raclette, sacs poubelles neufs, déchets, papier toilette... Et bien sûr, il faut tracer, 10 min par chambre si je me rappelle bien.

Maintenance


C'est du bricolage. Comme l'employé municipal, on fait un peu n'importe quoi et on se sent responsable et investi d'une sorte d'autorité dans l'usine où on est. On peut aller partout, faire arrêter les gens de bosser (ils nous cassent tout ceux-là !)... On fait de la réparation (changement de pièces, nettoyage, ajustage...) , mais aussi carrément de la réalisation de petits travaux (faire passer des câbles, découper un mur en tôle pour un tuyau, faire un plancher...).

Pour réaliser une platine de porte, par exemple : découper un morceaux de métal, percer, puis mesurer et percer à la perceuse à béton (il y a des mèches spéciales en forme de flèche), mettre les chevilles, la platine dessus, les vis.

Utilisation de la disqueuse : tracer la ligne à couper, la suivre avec la disqueuse, ébavurer à la fin ("nettoyer" le bord pour pas qu'il soit trop coupant).

Boulot très varié, très sympa, beaucoup d'indépendance (on nous dit "répare" mais pas comment et il faut se débrouiller avec les moyens du bord genre réutiliser des vieilles pièces pour autre chose, mettre une vis pas à la bonne taille...). Assez tranquille aussi vu qu'on gère quasiment notre temps comme on veut.

Opérateur de production


Un des boulots que j'ai fait le plus longtemps, ça consiste à faire marcher une machine.

Arrivée le matin, prise du programme de la journée, démarrage de l'installation. Vérification que les palettes correspondent au programme, ainsi que la palettisation (nombre de couches, nombre de produit par couche). Vérification que le marquage au jet d'encre est correct, que les emballages sont corrects, que la machine est bien configurée.

La machine a régulièrement des petits bugs, il faut la surveiller, éventuellement la relancer, la décoincer, la nettoyer un peu. Si la machine fonctionne correctement, il n'y a quasiment rien à faire.

Développeur informatique


Un boulot assez particulier car c'était du télé-travail en plus pas quelque chose de manuel. Rester tout le temps chez soi c'est vraiment pas très bon mentalement, et physiquement j'ai dû prendre 10 kilos. Beaucoup de stress, par exemple appel téléphonique à 22 heures car il faut un prototype (d'un truc qui a été vaguement évoqué un jour) fonctionnel pour le lendemain. De la désorganisation, cette présentation du lendemain peut être annulée. On peut me demander de développer un truc pendant une semaine, puis une modification que le chef croit mineure alors qu'en réalité ça m'oblige à développer tout à fait autre chose, ce qui fait que la semaine est perdue. Lorsque je fais un boulot physique, j'évacuais le stress en travaillant. A la fin de la journée je pouvais regarder derrière-moi et constater ce que j'avais fait. Là c'est du virtuel, être sur l'ordinateur ne fait rien évacuer et j'avais souvent l'impression de bosser pour aucun résultat. Recevoir des ordres/des félicitations/des reproches d'une personne qui s'y connait techniquement moins que soi, c'est assez bizarre aussi. On m'a demandé de faire des choses en dehors de mon champ de compétence, par exemple j'étais embauché pour du php et j'ai dû faire du flash (jamais fait de flash de ma vie). Je n'ai travaillé que pour une seule entreprise donc avis à nuancer. Appris tout de même beaucoup de choses.

Technicien informatique dans petite boite


Installation d'une baie de brassage chez un client. Il vaut mieux connaitre les lieux pour bien prévoir ce qu'il faut amener. On nous a demandé de fixer la baie sur un mur de placo assez fin (13 mm). Il aurait fallu une plaque de bois qu'on avait pas pour fixer la baie.
L'électricien avait tiré des cables depuis les bureaux jusqu'au local de la baie. Même si c'est normalement le boulot de l'électricien, il a fallu dénuder ces câbles (utiliser une pince coupante, faire une petite entaille puis tirer) et les brancher au panneau de brassage selon le schéma indiqué sur celui-ci (il faut dé-torsader les paires puis, de mémoire, blanc, bleu, blanc, orange, blanc, vert, marron). Il y a 2 types de branchements, A et B (ça n'a pas l'air pareil que T568A et T568B). On a besoin d'un "Punch Down Tool", ou "Outil à wrapper pour cable réseau".

Technicien support informatique en administration


Dans une administration de plusieurs centaines de personnes au sein d'une équipe support utilisateurs. Beaucoup de travail relationnel à faire.
Avec l'équipe d'une part : être poli (dire bonjour, faire la conversation, rester modeste, accepter les aides, ne pas critiquer , ne pas jurer...), civilisé (odeur, vêtements propres et repassés, ne pas cracher, ne pas se manger les doigts...), gérer les sensibilités...
Avec les utilisateurs d'autre part : rassurer, faire patienter (en montrant qu'on travaille ou justifiant les délais), expliquer juste assez pour les guider sans les perdre.

Beaucoup de frustration car on n'a souvent pas les outils pour résoudre les problèmes : ils sont développés par le national, seul le national a la main dessus, et parfois on attend des mois sans pouvoir rien faire alors que ça pénalise tous les jours l'agent. Frustration aussi dans la gestion de projet : parfois un projet sur lequel on a travaillé des centaines d'heures est tout simplement annulé (recherche sur tel produit, installation de telle chose...), ou à l'inverse on découvre tout à coup quelque chose à mettre en place dans un délai très court. Ca n'aide pas à s'investir dans son travail et on sent une démotivation générale.

Le rythme était cool et les gens aussi.

Prof


Temps complet pendant 6 mois.
35h largement dépassées car il faut se former soi-même+préparer les cours (parfois 4h de préparation pour 30min de cours !)+dépanner le matériel+répondre aux questions (une petite question peut nécessiter 15 min, à multiplier par le nombre d'élèves...)+préparer les exercices (parfois après avoir passé 20min on se rend compte qu'il faut changer totalement l'énoncé de l'exercice...)+écrire les corrections des exercices+l'administratif... je ne m'en sortais plus.

C'est intéressant d'être face aux élèves (face à face pédagogique) et de faire cours. Finalement il n'ont pas beaucoup de questions, souvent je demandais "Vous avez des questions ? Vous avez compris ?" sans avoir de réponse. En allant les voir individuellement je me rendais compte s'il avaient compris ou non et pouvais compléter la leçon.

Ca fait un peu peur car on ne sait jamais tout... mais les élèves en savent encore moins en général donc c'était très rassurant de voir que je pouvais répondre à leurs questions et les dépanner quand ils étaient bloqués. Il faut souvent répéter 2 ou 3 fois la même chose et au bout d'un moment, ça rentre, c'est étrange.

A la fin je me suis rendu compte qu'il y a beaucoup de chose que j'ignorais qui se passait dans la classe. C'est un peu bizarre car je pouvais situer le niveau et l'investissement de chacun des élèves mais j'étais incapable de comprendre la dynamique de la classe (Leader ? Couples ? Tête de turc ?).

Problème d'autorité aussi, toujours une bonne excuse pour s'absenter voir pas d'excuse du tout. J'ai tendance à penser que c'est leur problème, mais peut être que réussir à faire s'investir les élèves fait parti de mon boulot. A l'inverse on a souvent l'attention, me^me quand on raconte des blagues, notre parole a un poids.