Faire autre chose, faire autre chose... Mais bien sûr, vous n'avez qu'à aller à cette réunion dont tout le monde parle, dans votre favori magasin participant. C'est à quelque chose comme trois rues d'ici, vous y seriez en un rien de temps et ce sera l'occasion de bien vous amuser à discuter avec d'autres personnes férues des mêmes passions que vous. Il vous suffit de marcher... de... marcher... encore... et... encore... jusqu'à... atteindre... le... magasin... où... il... y... où il y a... la convention.

C'est très facile marcher, tout le monde fait, tous les jours, pourtant ça ne semble pas être votre fort actuellement. Vous vous traînez presque par terre dans la rue. Vous perdez votre piteux équilibre (vous étiez à quatre patte) et vous cognez la tête contre un lampadaire. Vous gémissez d'une façon très sonore. Les passants bien comme il faut de la rue font semblant de ne pas vous voir alors que vous rampez par terre pour atteindre la convention.

La convention. C'est la seule chose qui compte. Peu vous importe toutes ces femmes qui crient alors qu'elle voit la loque que vous êtes, par terre, la bave aux lèvres (et autour du cou, accessoirement), aux hardes dépouillées et à la mine cernée. C'est pour la convention que vous venez. Pour... la... con... ven... tiiiooooonnnnnn...

Mais, voilà que quelqu'un vous saisit par les épaules, et vous avez l'impression que vous vous envolez avant de retomber lourdement sur l'épaule du quelqu'un. On vous porte, vous essayez de vous débattre, mais la force n'y est pas. On vous allonge sur un lit peu confortable, et vous sentez alors que le véhicule dans lequel vous êtes (vous êtes dans un véhicule ?) démarre. Une sorte de sonnerie retentit alors.