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EPISODE 2659 :

"Bah ! J'aurais dû me douter de cette réponse... (il rigole un peu) Haha, pour sûr que j'aurais dû m'en douter !"

Il se frotte les yeux tellement il rit désormais. Il se reprend après un instant :

"Bon, essayons différemment. Est-ce que tu peux me répondre... directement ? Tu vois ce que je veux dire ? Essaie pour voir.
- Comme ça ? dites-vous
- Formidable ! reprend-il. Il va désormais falloir que tu m'écoutes, et que tu crois ce que je te dis sans remettre mes considérations en cause.
- Je t'écoute, dites-vous.
- Depuis le début de ton réveil, où tu as trouvé chez toi - ou ce qui te semblait être chez toi - ce cadavre découpé, tu as été mené dans tous les sens. Tu as des fois fait des choix illogique, et des fois d'autres pleins de précaution. Ces choix t'ont amené jusqu'à moi et continuent de te conduire à divers endroits.
- En effet, dites-vous, mais pourquoi me dis-tu cela maintenant ? C'est quelque chose que je sais déjà. 
- Écoute seulement ce que j'ai à te dire. As-tu bien conscience de ces choix ? Est ce que c'est bien l'entité consciente de toi même qui les opère, ou bien quelque chose d'autre ? Prend cela en compte : n'as-tu pas eu quelque fois l'impression de faire certaines choses malgré toi, ou contre le bon sens commun ?
- Maintenant que tu le dis, oui, en effet. Je ne comprends pas pourquoi j'ai cherché une poubelle pour dormir, par exemple. 
- Tu vois juste. Il va alors t'être facile de comprendre ce que j'ai à te dire : tu n'as pas d'existence propre."

La révélation sonne comme un coup de théâtre dans la petite cuisine où vous êtes toujours. Le type garde le silence un instant, comme pour marquer l'importance de la déclaration, puis reprend :

"Oui, tu n'existes pas par toi même. Tu es le fruit d'un créateur fou qui s'amuse de tes malheurs comme d'une farce. Il est le marionnettiste devant le spectateur qui regarde, content et naïf, le jeu des illusions théâtrales.
- Je comprends, dites-vous, ce que tu veux dire : je n'ai pas de consistence, je descends seulement de l'imaginaire de l'un qui m'a créé dans le but de me montrer à qui veut bien me voir.
- Tu entends juste, dit-il.
- Mais cela ne veut il pas non plus dire que toi non plus tu n'as pas d'existence propre ?
- En effet, vous accorde-t-il, je n'existe pas non plus."

Le silence revient à nouveau. Vous n'existez pas tous les deux et cependant tout vous semble réel.


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AristA